Conférence - “Les Rougon-Macquart ou la circulation de la vie”
par Gérard Gengembre
La circulation de la vie dans Les Rougon-Macquart
Dans cet ensemble de vingt romans, Zola dynamise les intrigues et les personnages par l’énergie vitaliste, la transmission héréditaire, les pulsions du désir et de la sexualité, la puissance de la nature auxquelles s’opposent les forces de mort.
De la Chute au Messie, c’est aussi le trajet de l’humanité que la fiction transpose.
Professeur émérite de littérature française, Gérard Gengembre étudie plus particulièrement les rapports entre littérature, politique, philosophie et idéologie au XIXe siècle.
Si vous voulez préparer la conférence… Gérard Gengembre vous propose en avance les textes de Zola sur lesquels il travaillera.
LE VITALISME
Origine
En se référant ici aux travaux de la regrettée Roselyne Rey, l’on se contentera de rappeler d’abord la place occupée par les vitalistes dans la constitution de la notion d’organisation à la fin du XVIIIesiècle, qu’elle synthétise comme étant un système complexe et autonome, [...] système capable d’enregistrer les impressions extérieures et d’y répondre [...] », ajoutant que « C’est à travers cette notion qu’il faut chercher l’unité contestée du vitalisme.
Elle distingue ainsi le vitalisme médical des grands systèmes dualistes du XVIIe siècle, le mécanisme et l’animisme. Selon elle, les médecins vitalistes veulent s’interroger non plus sur le composé, mais sur l’unité, non plus sur l’abstraction d’une dualité insaisissable, mais à travers une conception moniste, sur le vivant, dans ce qu’il a de concret et d’observable.
Dès lors, les différences entre les principes explicatifs avancés par les médecins vitalistes importent moins que leur identité de vue fondamentale. « Vies des organes » (Bordeu), « Principe Vital » (Barthez), « propriétés vitales » (Bichat, Fouquet ou Ménuret), apparaîtraient comme de simples variantes d’une position philosophique commune qui affirme l’irréductible spécificité des phénomènes vitaux. Le vitalisme se présente donc comme un « ensemble de forces qui affirment l’insuffisance du mécanisme et la spécificité des lois vitales ».
On sait que, dans les dernières décennies du XVIIIe siècle et les premières du XIXe, le vitalisme s’impose comme une pensée à la fois scientifique et philosophique, précédant l’apparition de la biologie et des sciences du vivant en général. Sans être partagée par tous les médecins, il s’en faut, la célèbre définition due à Bichat, « la vie est l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort », s’inscrit dans l’imaginaire collectif et individuel et hante la littérature.
Le vitalisme chez Zola
Du côté du naturalisme, les expressions de l’idée d’un élan vital sont très nombreuses, notamment chez Zola. Citons les dernières lignes de Germinal (1885), au titre déjà signifiant. Étienne Lantier quitte le pays des mines, où des mineurs ont été ensevelis (je souligne) :
Maintenant, en plein ciel, le soleil d’avril rayonnait dans sa gloire, échauffant la terre qui enfantait. Du flanc nourricier jaillissait la vie, les bourgeons crevaient en feuilles vertes, les champs tressaillaient de la poussée des herbes. De toutes parts, des graines se gonflaient, s’allongeaient, gerçaient la plaine, travaillées d’un besoin de chaleur et de lumière. Un débordement de sève coulait avec des voix chuchotantes, le bruit des germes s’épandaient en un grand baiser. Encore, encore, de plus en plus distinctement, comme s’ils se fussent rapprochés du sol, les camarades tapaient. Aux rayons flamboyants de l’astre, par cette matinée de jeunesse, c’était de cette rumeur que la campagne était grosse. Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre.
L’HÉRÉDITÉ, L’ÉLAN VITAL
LE DOCTEUR PASCAL, 1893
— Ah ! reprit-il, en montrant encore d’un geste les dossiers, c’est un monde, une société et une civilisation, et la vie entière est là, avec ses manifestations bonnes et mauvaises, dans le feu et le travail de forge qui emporte tout… Oui, notre famille pourrait, aujourd’hui, suffire d’exemple à la science, dont l’espoir est de fixer un jour, mathématiquement, les lois des accidents nerveux et sanguins qui se déclarent dans une race, à la suite d’une première lésion organique, et qui déterminent, selon les milieux, chez chacun des individus de cette race, les sentiments, les désirs, les passions, toutes les manifestations humaines, naturelles et instinctives, dont les produits prennent les noms de vertus et de vices. Et elle est aussi un document d’histoire, elle raconte le second empire, du coup d’État à Sedan, car les nôtres sont partis du peuple, se sont répandus parmi toute la société contemporaine, ont envahi toutes les situations, emportés par le débordement des appétits, par cette impulsion essentiellement moderne, ce coup de fouet qui jette aux jouissances les basses classes, en marche à travers le corps social… Les origines, je te les ai dites : elles sont parties de Plassans ; et nous voici à Plassans encore, au point d’arrivée.
Il s’interrompit de nouveau, une rêverie ralentissait sa parole.
— Quelle masse effroyable remuée, que d’aventures douces ou terribles, que de joies, que de souffrances jetées à la pelle, dans cet amas colossal de faits !… Il y a de l’histoire pure, l’empire fondé dans le sang, d’abord jouisseur et durement autoritaire, conquérant les villes rebelles, puis glissant à une désorganisation lente, s’écroulant dans le sang, dans une telle mer de sang, que la nation entière a failli en être noyée… Il y a des études sociales, le petit et le grand commerce, la prostitution, le crime, la terre, l’argent, la bourgeoisie, le peuple, celui qui se pourrit dans le cloaque des faubourgs, celui qui se révolte dans les grands centres industriels, toute cette poussée croissante du socialisme souverain, gros de l’enfantement du nouveau siècle… Il y a de simples études humaines, des pages intimes, des histoires d’amour, la lutte des intelligences et des cœurs contre la nature injuste, l’écrasement de ceux qui crient sous leur tâche trop haute, le cri de la bonté qui s’immole, victorieuse de la douleur… Il y a de la fantaisie, l’envolée de l’imagination hors du réel, des jardins immenses, fleuris en toutes saisons, des cathédrales aux fines aiguilles précieusement ouvragées, des contes merveilleux tombés du paradis, des tendresses idéales remontées au ciel dans un baiser… Il y a de tout, de l’excellent et du pire, du vulgaire et du sublime, les fleurs, la boue, les sanglots, les rires, le torrent même de la vie charriant sans fin l’humanité !
Certes, oui, reprit-il à demi-voix, les races dégénèrent. Il y a là un véritable épuisement, une rapide déchéance, comme si les nôtres, dans leur fureur de jouissance, dans la satisfaction gloutonne de leurs appétits, avaient brûlé trop vite. Louiset mort au berceau ; Jacques-Louis, à demi imbécile, emporté par une maladie nerveuse ; Victor retourné à l’état sauvage, galopant on ne sait au fond de quelles ténèbres ; notre pauvre Charles, si beau et si frêle : ce sont là les rameaux derniers de l’Arbre, les dernières tiges pâles où la sève puissante des grosses branches ne semble pas pouvoir monter. Le ver était dans le tronc, il est à présent dans le fruit et le dévore… Mais il ne faut jamais désespérer, les familles sont l’éternel devenir. Elles plongent, au-delà de l’ancêtre commun, à travers les couches insondables des races qui ont vécu, jusqu’au premier être ; et elles pousseront sans fin, elles s’étaleront, se ramifieront à l’infini, au fond des âges futurs…Regarde notre Arbre : il ne compte que cinq générations, il n’a pas même l’importance d’un brin d’herbe, au milieu de la forêt humaine, colossale et noire, dont les peuples sont les grands chênes séculaires. Seulement, songe à ses racines immenses qui tiennent tout le sol, songe à l’épanouissement continu de ses feuilles hautes qui se mêlent aux autres feuilles, à la mer sans cesse roulante des cimes, sous l’éternel souffle fécondant de la vie… Eh bien ! l’espoir est là, dans la reconstitution journalière de la race par le sang nouveau qui lui vient du dehors. Chaque mariage apporte d’autres éléments, bons ou mauvais, dont l’effet est quand même d’empêcher la dégénérescence mathématique et progressive. Les brèches sont réparées, les tares s’effacent, un équilibre fatal se rétablit au bout de quelques générations, et c’est l’homme moyen qui finit toujours par en sortir, l’humanité vague, obstinée à son labeur mystérieux, en marche vers son but ignoré.
NATURE, ÉLAN VITAL, PULSIONS SEXUELLES
LA CURÉE, 1871
Et c’était surtout dans la serre que Renée était l’homme. La nuit ardente qu’ils y passèrent fut suivie de plusieurs autres. La serre aimait, brûlait avec eux. Dans l’air alourdi, dans la clarté blanchâtre de la lune, ils voyaient le monde étrange des plantes qui les entouraient, se mouvoir confusément, échanger des étreintes. La peau d’ours noir tenait toute l’allée. À leurs pieds, le bassin fumait, plein d’un grouillement, d’un entrelacement épais de racines, tandis que l’étoile rose des Nymphéa s’ouvrait, à fleur d’eau, comme un corsage de vierge, et que les Tornélia laissaient pendre leurs broussailles, pareilles à des chevelures de Néréides pâmées. Puis, autour d’eux, les Palmiers, les grands Bambous de l’Inde se haussaient, allaient dans le cintre, où ils se penchaient et mêlaient leurs feuilles avec des attitudes chancelantes d’amants lassés. Plus bas, les Fougères, les Ptérides, les Alsophila, étaient comme des dames vertes, avec leurs larges jupes garnies de volants réguliers, qui, muettes et immobiles aux bords de l’allée, attendaient l’amour. À côté d’elles, les feuilles torses, tachées de rouge, des Bégonia, et les feuilles blanches, en fer de lance, des Caladium, mettaient une suite vague de meurtrissures et de pâleurs, que les amants ne s’expliquaient pas, et où ils retrouvaient parfois des rondeurs de hanches et de genoux, vautrés à terre, sous la brutalité de caresses sanglantes. Et les Bananiers, pliant sous les grappes de leurs fruits, leur parlaient des fertilités grasses du sol, pendant que les Euphorbes d’Abyssinie, dont ils entrevoyaient dans l’ombre les cierges épineux, contrefaits, pleins de bosses honteuses, leur semblaient suer la sève, le flux débordant de cette génération de flamme. Mais, à mesure que leurs regards s’enfonçaient dans les coins de la serre, l’obscurité s’emplissait d’une débauche de feuilles et de tiges plus furieuse ; ils ne distinguaient plus, sur les gradins, les Maranta douces comme du velours, les Gloxinia aux cloches violettes, les Dracena semblables à des lames de vieille laque vernie ; c’était une ronde d’herbes vivantes qui se poursuivait d’une tendresse inassouvie. Aux quatre angles, à l’endroit où des rideaux de lianes ménageaient des berceaux, leur rêve charnel s’affolait encore, et les jets souples des Vanilles, des Coques du Levant, des Quisqualus, des Bauhinia, étaient les bras interminables d’amoureux qu’on ne voyait pas, et qui allongeaient éperdument leur étreinte, pour amener à eux toutes les joies éparses. Ces bras sans fin pendaient de lassitude, se nouaient dans un spasme d’amour, se cherchaient, s’enroulaient, comme pour le rut d’une foule. C’était le rut immense de la serre, de ce coin de forêt vierge où flambaient les verdures et les floraisons des tropiques.
LA FAUTE DE L’ABBÉ MOURET, 1875
Ils restèrent l’un à l’autre, dans leurs bras. Ils ne se baisaient point, ils s’étaient pris par la taille, mettant la joue contre la joue, unis, muets, charmés de n’être plus qu’un. Autour d’eux, les rosiers fleurissaient. C’était une floraison folle, amoureuse, pleine de rires rouges, de rires roses, de rires blancs. Les fleurs vivantes s’ouvraient comme des nudités, comme des corsages laissant voir les trésors des poitrines. Il y avait là des roses jaunes effeuillant des peaux dorées de filles barbares, des roses paille, des roses citron, des roses couleur de soleil, toutes les nuances des nuques ambrées par les cieux ardents. Puis, les chairs s’attendrissaient, les roses thé prenaient des moiteurs adorables, étalaient des pudeurs cachées, des coins de corps qu’on ne montre pas, d’une finesse de soie, légèrement bleuis par le réseau des veines. La vie rieuse du rose s’épanouissait ensuite : le blanc rose, à peine teinté d’une pointe de laque, neige d’un pied de vierge qui tâte l’eau d’une source ; le rose pâle, plus discret que la blancheur chaude d’un genou entrevu, que la lueur dont un jeune bras éclaire une large manche ; le rose franc, du sang sous du satin, des épaules nues, des hanches nues, tout le nu de la femme, caressé de lumière ; le rose vif, fleurs en boutons de la gorge, fleurs à demi ouvertes des lèvres, soufflant le parfum d’une haleine tiède. Et les rosiers grimpants, les grands rosiers à pluie de fleurs blanches, habillaient tous ces roses, toutes ces chairs, de la dentelle de leurs grappes, de l’innocence de leur mousseline légère ; tandis que, çà et là, des roses lie de vin, presque noires, saignantes, trouaient cette pureté d’épousée d’une blessure de passion. Noces du bois odorant, menant les virginités de mai aux fécondités de juillet et d’août ; premier baiser ignorant, cueilli comme un bouquet, au matin du mariage. Jusque dans l’herbe, des roses mousseuses, avec leurs robes montantes de laine verte, attendaient l’amour. Le long du sentier, rayé de coups de soleil, des fleurs rôdaient, des visages s’avançaient, appelant les vents légers au passage. Sous la tente déployée de la clairière, tous les sourires luisaient. Pas un épanouissement ne se ressemblait. Les roses avaient leurs façons d’aimer. Les unes ne consentaient qu’à entrebâiller leur bouton, très-timides, le cœur rougissant, pendant que d’autres, le corset délacé, pantelantes, grandes ouvertes, semblaient chiffonnées, folles de leur corps au point d’en mourir. Il y en avait de petites, alertes, gaies, s’en allant à la file, la cocarde au bonnet ; d’énormes, crevant d’appas, avec des rondeurs de sultanes engraissées ; d’effrontées, l’air fille, d’un débraillé coquet, étalant des pétales blanchis de poudre de riz ; d’honnêtes, décolletées en bourgeoises correctes ; d’aristocratiques, d’une élégance souple, d’une originalité permise, inventant des déshabillés. Les roses épanouies en coupe offraient leur parfum comme dans un cristal précieux ; les roses renversées en forme d’urne le laissaient couler goutte à goutte ; les roses rondes, pareilles à des choux, l’exhalaient d’une haleine régulière de fleurs endormies ; les roses en boutons serraient leurs feuilles, ne livraient encore que le soupir vague de leur virginité.
L’ARGENT, SANG DU MONDE
L’ARGENT, 1891
Tenez ! criait Saccard, cette gorge du Carmel, que vous avez dessinée là, où il n’y a que des pierres et des lentisques, eh bien, dès que la mine d’argent sera en exploitation, il y poussera d’abord un village, puis une ville… Et tous ces ports encombrés de sable, nous les nettoierons, nous les protégerons de fortes jetées. Des navires de haut bord stationneront où des barques n’osent s’amarrer aujourd’hui… Et, dans ces plaines dépeuplées, ces cols déserts, que nos lignes ferrées traverseront, vous verrez toute une résurrection, oui ! les champs se défricher, des routes et des canaux s’établir, des cités nouvelles sortir du sol, la vie enfin revenir comme elle revient à un corps malade, lorsque, dans les veines appauvries, on active la circulation d’un sang nouveau… Oui ! l’argent fera des prodiges.
Conférence - "La vraie vie est absente"
par Bertrand Vergely
Il est inouï que la vie existe. Il est encore plus inouï de vivre et de penser grâce à la vie. La vie qui vit n’est pas vivante : elle est plus que vivante ! Pour le comprendre et le vivre, rien de mieux que cette parole de Rimbaud dans Une Saison en enfer : “La vraie vie est absente”.
Bertrand Vergely, philosophe et théologien français, ancien enseignant à Sciences Po Paris et en Classes Préparatoires, professeur à l’Institut orthodoxe Saint-Serge, est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont La Puissance de l'âme, sortir vivant des émotions (Trédaniel, 2023) et le dernier Main basse sur la pensée (Salvator, 2024).
Conférence - "Comment vivre avec la solitude"
par Marie de Hennezel
La solitude est une donnée de base de la condition humaine. On sait qu’elle est le terreau nécessaire à la création comme au cheminement spirituel. Elle n’en fait pas moins peur à beaucoup. Comment l’apprivoiser ? Comment l’aimer ? Comment la transformer en richesse intérieure?
Dans son Dictionnaire amoureux de la solitude, Marie de Hennezel en explore toutes les facettes.
Psychologue et psychothérapeute, notamment connue pour son engagement dans les Soins palliatifs, Marie de Hennezel a écrit de nombreux livres dont La Mort intime, préfacé par François Mitterrand (Robert Laffont, 1995) et les deux derniers : Vivre avec l'invisible, (Robert Laffont, 2022) et Dictionnaire amoureux de la solitude (Plon, avril 2025).
Cinéma - "Captain fantastic" film de de Matt Ross (2016)
par Elio Suhamy
Attention, film jouissif sur le danger d’éduquer soi-même ses enfants en pleine nature ! La confrontation avec la civilisation se révèlera pleine de surprises. Quand l’anticonformisme glisse vers une forme de totalitarisme...
Avec son apparence baba cool, un film beaucoup plus malin et retors qu’il n’y paraît.
Ancien élève de la FEMIS, Elio Suhamy a réalisé des documentaires pour Arte et France TV et participé à une trentaine de films. Il enseigne la réalisation et l’écriture de scénarios à l’Université de Paris IV Sorbonne et à la FEMIS.
Conférence - "Choc anthropologique au Groënland "
par Philippe Nicolas
Saqqaq, village plurimillénaire du Groënland.
Philippe Nicolas y arrive avec une armée de scientifiques équipée d’un matériel technologique de très haut niveau. Ils viennent pour des recherches pointues….mais les choses ne vont pas du tout se passer comme ça !
Enseignant-chercheur - Membre de la Société des explorateurs français -, Philippe Nicolas a créé Cap Nord qui emmène des collégiens dans des expéditions scientifiques.
“De l'inspiration au roman”
par P.E. Cayral
"Si Vivant frappe d'emblée par son souffle baroque, son énergie, sa fantaisie, sa faculté à brasser les registres et les formes (épistolaire, onirique, poétique)."
Christian Authier, Le Figaro Magazine
"... texte hybride entre récit initiatique, journal intime et, à bien des égards, poème en prose... Si vivant, écrit dans une langue sensuelle, capable d'élégance comme de trivialité, nous embarque loin des charognes et des boyaux, dans le grisé des nuages."
Théo Eberhardt, Le Monde
"Jeu et vie, noirceur et mort, vision oxymorique du monde souvent drôle, poétique et pleine d'amour, ce millefeuille littéraire en éventail n'est pas toujours ce qu'il paraît et on découvre avec surprise des goûts auxquels on ne s'attendait pas."
N.A., Liberation
P.E. Cayral a déjà publié Au départ nous étions quatre (Anne Carrière, 2022). Si Vivant est son deuxième roman.
Conférence - "Quel roi Léon (XIV) dans la jungle internationale?"
par Jean-Luc Suissa et Louis Mouchotte
Le Vatican est le plus petit état du Monde et c’est pourtant une puissance spirituelle pour plus d’un milliard de fidèles. Son réseau diplomatique est le plus étendu de la planète. L’internationalisation de son fonctionnement s’accompagne spectaculairement de celle de ses souverains pontifes.
Pourtant, les évolutions du monde ne lui semblent pas favorables: sécularisation en Occident, discrédit de certaines Églises locales, etc. Dans ce contexte, quelle peut être l’influence de Rome, par ailleurs capitale d’une Italie aux ambitions géopolitiques renaissantes?
Agrégé d'Histoire, professeur en Classes Préparatoires, Jean-Luc Suissa propose, sur des sujets majeurs de notre époque, des conférences aussi érudites qu'originales, toujours très attendues de son public.
Diplômé de l’Ecole Normale Supérieure et de HEC Paris, Louis Mouchotte est attaché parlementaire et maître de conférences à l'Institut catholique de Paris.
Théâtre - “Pour un oui pour un non” de Nathalie Sarraute
mise en scène par Bruno Dairou
Vivre avec autrui n’est jamais facile car nos perceptions sont subjectives et donc différentes...
Deux grands amis se retrouvent. L’un des deux voudrait comprendre ce qui a glissé un voile inexplicable entre eux. Ils tentent de trouver les mots pour exprimer l’indicible, car les mots sont traîtres : ils peuvent cacher ce qu’ils disent…
Bruno Dairou, formé par Jean-Pierre Vincent, Maria Zanders et par le Conservatoire Régional d’Art Dramatique de Cergy. Il triomphe au Festival (Off) d’Avignon avec plus de 10 pièces qu’il a mises en scène comme directeur de la Compagnie des Perspectives et qui sont jouées simultanément dans plusieurs salles.
Interprétation : Josselin Girard, Pablo Chevalier
Diplômé du Conservatoire de Poitiers, Josselin Girard est un artiste protéiforme. Acteur, metteur en scène, diffuseur, régisseur, musicien, il transmet sa passion de la scène aux futur.e.s jeunes acteur.ice.s. Il est présent tous les ans au Festival OFF d'Avignon depuis 2013 dans des pièces telles que "De Profundis" d'Oscar Wilde, "Caligula" de Camus.
Formé au Conservatoire de Bordeaux et au Cours Simon, Pablo Chevalier entame sa carrière d’acteur par de grands auteurs du théâtre classique : Brecht (Grande Peur et Misère du IIIe Reich), Corneille (l’Illusion Comique), Molière (Le Malade Imaginaire) et bien sûr Shakespeare avec une adaptation d’Hamlet profondément originale intitulée Jambon-laissé, grâce à la collaboration du traducteur Google. Depuis 2019 il joue au Festival d’Avignon avec la Compagnie des Perspectives dans Pour un oui ou pour un non de N. Sarraute, La Leçon d’E. Ionesco et en 2021 dans Caligula d’Albert Camus.
Conférence - Devenir les géants que nous sommes, une lecture de Rabelais
par Ariane Merceron-Vicat
A quoi peut-on croire aujourd’hui ? Les plus de vingt ans sont décidément déroutés, repères brouillés, certitudes vacillantes, angoisse sourde - ou déclarée. Le neuroscientifique Stanislas Dehaene suggère que nous devrions davantage nous fier à notre cerveau. Autrement dit à nous-mêmes, à l’Homme. Ainsi pensait un médecin célèbre, au début du 16ème siècle : Rabelais. Il écrit des histoires pour faire rire ses malades, il veut aussi les aider à vivre... Il parle de géants… Mais qui sont ces géants ?
Agrégée de littérature, Ariane Merceron-Vicat a donné de nombreuses années à l’enseignement avant de se consacrer à Passerelles. Avec cette conférence sur un de ses auteurs fétiches, elle retourne aux sources de ses amours.
Conférence - L’action juste dans un monde troublé ? La droiture selon Confucius
par Cyrille Javary
Les nouvelles technologies troublent notre perception de l’action juste : comment évaluer la moralité d’un acte ? Comment harmoniser une relation hiérarchique? Comment dompter notre penchant à juger les autres ? Comment juger les actes plutôt que les personnes? Comment nous comporter vis à vis de la laïcité? ...
Il y a trente-cinq siècles, alors que les Chinois se trouvaient pareillement confrontés à des irruptions technologiques qui désorganisaient les bases de leur morale quotidienne, Confucius a proposé des pistes. Simple à comprendre, parfois un peu plus difficiles à mettre en pratique, celles-ci sont toujours roboratives...
La conférence sera suivie d’une dédicace des livres de l’auteur.
Cyrille Javary, sinologue, spécialiste du Yi Jing, conférencier et formateur, est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages sur la culture chinoise, ancienne et moderne, notamment Grandir avec Confucius, Éditions Eyrolles, 2019.
Conférence - La Comédie humaine comme manuel de domination du monde
par Gérard Gengembre
Comment dominer la société? Plus actuel que jamais, Balzac, dans son tableau analytique et critique du monde social, met en scène les stratégies de conquête des héros. Expliquées par un Vautrin, mais aussi par les femmes, les journalistes, la bande des Treize, d’autres encore, elles procèdent d’une connaissance approfondie des enjeux globaux, de la répartition des forces sociales, du fonctionnement du pouvoir, du rôle de l’argent. La Comédie humaine s’apparente alors à un manuel de géopolitique adapté à la société issue de la Révolution, laquelle, par bien des aspects, est toujours la nôtre.
La conférence sera suivie d’une dédicace des livres de l’auteur.
Professeur émérite de littérature française, Gérard Gengembre étudie plus particulièrement les rapports entre littérature, politique, philosophie et idéologie au XIXe siècle.
Conférence - Nous et le Sud global : du fardeau au sanglot de l’homme blanc
par Jean-Luc Suissa
En 1989, Rudyard Kipling parlait du « devoir civilisateur des Occidentaux ». Il voyait en celui-ci « le fardeau de l’homme blanc ». Depuis la guerre d’Algérie, la France se voudrait partenaire privilégié du monde émergeant. Pourtant, en 1983 déjà, Pascal Brukner intitulait un livre Le Sanglot de l’homme blanc et aujourd’hui, l’échec de l’ambition française est total... Quel est le problème?
Agrégé d’Histoire, professeur en Classes Préparatoires, Jean-Luc Suissa propose, sur des sujets majeurs de notre époque, des conférences aussi érudites qu’originales, toujours très attendues de son public.
Cinéma - La Vague, (Die Welle) film de Dennis Gansel, 2008.
par Elio Suhamy
En Allemagne aujourd’hui, un professeur de philosophie veut montrer à ses élèves que chacun peut, à sa manière, contribuer à la venue d’une dictature. Ce qui est d’abord un jeu glisse vers le cauchemar. Brillant, inventif, d’une modernité glaçante en cette année où tout bascule dans nos certitudes.
Ancien élève de la FEMIS, Elio Suhamy a réalisé des documentaires pour Arte et France TV et participé à une trentaine de films. Il enseigne la réalisation et l’écriture de scénarios à l’Université de Paris IV Sorbonne et à la FEMIS.
Conférence - Vérité et Confiance vont-elles encore de pair avec Justice?
Par Vincent Ohannessian
La justice peut-elle toujours se fonder sur la vérité et la confiance, dans un contexte où ces valeurs sont mises à l’épreuve, tant par le développement des techniques numériques et de l’IA que par les tensions sociales et politiques?
Notre conférencier se penchera notamment sur trois points capitaux : Les défis de la preuve à l’ère du numérique, l’indépendance et l’impartialité des juges, le dilemme de la transparence.
Vincent Ohannessian, Avocat au Barreau de Paris, ancien membre du Conseil de l’Ordre, ancien membre du Conseil National des Barreaux, ancien Secrétaire de la Conférence du Barreau de Paris.
Conférence - Le cri des femmes afghanes
Leili Anvar
Invisibles sous la burqa, les femmes afghanes sont condamnées au silence…Pourtant certaines d’entre elles crient leur désespoir à travers des poèmes.
Ce sont ces textes que Leili Anvar a traduits et réunis en anthologie. Elle vient ici se faire le témoin et le porte parole de ces femmes …
Leili Anvar, Docteur en littérature persane, maître de conférences à l’Inalco, essayiste, traductrice notamment du Cantique des oiseaux d’Attâr (Ed. Diane de Selliers,2012), dernier livre Le cri des femmes afghanes, Ed. Bruno Doucey 2022.
Conférence - Le 5ème pouvoir porte-t-il le renouveau de la démocratie ?
Par Véronique Reille Soult
"En 1840, aux trois grands pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) qu'avait distingués Montesquieu, Balzac ajoute celui de la presse, susceptible de tout attaquer impunément, de faire et défaire, les hommes politiques et littéraires sans risque pour elle. L'arrivée des réseaux sociaux installe un cinquième pouvoir : celui de l'opinion publique.
Ne cessant de se démultiplier, ces réseaux, désormais omniprésents dans notre quotidien, sont aujourd'hui propres à toutes les dérives...
Notre conférencière examinera trois questions essentielles : est-il trop tard pour revaloriser le partage, la solidarité, les liens sincères et féconds qu'ils peuvent procurer ? Pouvons-nous encore faire le pari de l'intelligence collective plutôt que celui de l'intelligence artificielle ? Cette intelligence positive peut-elle porter une solution à un renouveau de la démocratie ?"
La conférence sera suivie d’une dédicace des livres de l’auteur.
Experte en stratégies de réputation, en communication de crise et spécialiste de l’expression de l’opinion, Véronique Reille-Soult est Présidente du cabinet Backbone consulting. Enseignante au Celsa-Sorbonne, maître de conférences à Sciences Po Paris, auteur de L’Ultime pouvoir, la vérité sur l’impact des réseaux sociaux (éd. du Cerf), elle intervient très régulièrement dans les médias et chaque semaine sur France Info, France 24 et Le Figaro.
Conférence - Nous et les Américains : du D-Day au Divorce
Par Jean-Luc Suissa et Louis Mouchotte
Cycle : « Nous et les autres »
Entre fascination et répulsion, coopération et résistance, la relation qui unit la France et les Français aux Etats-Unis constitue un cas bien singulier dans le monde occidental. Nul autre pays de l’OTAN n’a poussé si loin les contestations face au géant américain et pourtant les Français sont peut-être le peuple européen qui se passionne le plus pour l’élection présidentielle de novembre dernier… Libérés le jour du D-Day par une Amérique qui ne cesse de servir de repoussoir idéologique, les Français ont su transformer une alliance rationnelle en union tempétueuse. Quels enseignements doit-on donc tirer de nos projections pour envisager d’abord l’avenir des relations franco-américaines et dessiner ensuite notre propre rapport à la puissance ?
Agrégé d'Histoire, professeur en Classes Préparatoires, Jean-Luc Suissa propose, sur des sujets majeurs de notre époque, des conférences aussi érudites qu'originales, toujours très attendues de son public.
Diplômé de l’Ecole Normale Supérieur et de HEC Paris, Louis Mouchotte est colleur et correcteur (histoire et géopolitique), en classes préparatoires aux côtés de Jean-Luc Suissa depuis 2021.
Conférence - Ma Francigena : faire confiance à la vie
Par Clara Gaymard
Du col du Grand Saint-Bernard à Rome, Clara nous invite à connaître l’Italie intérieure , joyeuse et secrète. La marche est une découverte du beau, du simple et aussi, pas à pas, la révélation d’une autre incarnation en communion avec le vivant et l’instant présent. Dans la douceur et le charme d’une Italie savoureuse, l’alliance des hommes et de la nature nous plonge dans la beauté et enchante le réel.
Chef d’entreprise et mère de famille nombreuse, co-fondatrice de Raise, pionnier de la finance engagée, auteur de 5 livres, Clara Gaymard vient présenter et signer son dernier ouvrage : Ma Francigena (L’Editeur à part).
Cinéma - Furie, (Fury) film de Fritz Lang (1936) avec Spencer Tracy et Sylvia Sidney
Par Elio Sumahy
Dans une petite ville du Middle-west, un brave homme est arrêté par la police, accusé d'avoir enlevé une fillette. Les "honnêtes citoyens" font le siège de la prison et organisent un lynchage...
Un film magistral sur la bêtise meurtrière de la foule et sur la dilution de responsabilité dans les crimes collectifs. Lang, qui venait de quitter l'Allemagne nazie, savait de quoi il parlait.
Un film qui résonne étrangement si on songe à l'Amérique d'aujourd'hui.
Ancien élève de la FEMIS, Elio Suhamy a réalisé des documentaires pour Arte et France TV et participé à une trentaine de films. Il enseigne la réalisation et l’écriture de scénarios à l’Université de Paris IV Sorbonne et à la FEMIS.
Théâtre - Les Silencieuses - Par Nicolas Raccah
Pourquoi trouve-t-on si peu de poésie amoureuse écrite par des femmes avant la fin du XXès?... Nos bibliothèques regorgent de textes oubliés qui contraignaient les femmes à taire leur corps et leurs désirs… et de textes magnifiques de femmes qui ont désespérément tenté de repousser les limites du silence. Nicolas Raccah a enquêté et nous révèle un monde “in- oui”…
Conférence - Qu’est-ce que la Vérité ? Par Bertrand Vergely
Pour beaucoup de contemporains, il faut se débarrasser de la vérité : elle serait un modèle que l’on veut imposer. Mais, dès lors, comment lutter contre le mensonge? La pensée de la vérité mérite peut-être qu’on la revisite…
La conférence sera suivie d’une dédicace des livres de l’auteur.
Bertrand Vergely, philosophe et théologien français, ancien enseignant à Sciences Po Paris et en Classes Préparatoires, professeur à l’Institut orthodoxe Saint-Serge, est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont La Puissance de l'âme, sortir vivant des émotions (Trédaniel, 2023) et le dernier Main basse sur la pensée (Salvator, 2024)